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23-01-2024 23:08:27

Une Transformation Digitale ça se démarre là où on a mal.

Très souvent, quand le médecin appuye sur l'organe "IT", le patient fait "aïe aïe".

C'est un bon endroit pour démarrer. C'est (souvent) une bonne raison pour commencer.

Introduction

De très nombreux articles existent sur le sujet « Software Eats the World ». Sur Google, ces termes donnent lieu à 36.700.000 résultats. Cela ne peut donc plus être une révélation !

Cela ne donne pourtant pas lieu à la prise de conscience à laquelle je m'attendais. Certes, elle existe ; elle n'est cependant pas aussi omniprésente qu'il le faudrait.

Dès les années 2006-2007 j'ai évoqué ces entreprises qui devenaient des entreprises IT, souvent sans vraiment en avoir conscience. En 2011 précisément, je donnais des exemples très significatifs : les banques étaient devenues des entreprises IT, les assurances commençaient à le devenir, Spotify était une entreprise IT, Netflix également, Amazon, Facebook, Uber, PayPal et bien d'autres.

Bien évidemment, au rang de ces entreprises il y en a nombre pour qui le tournant du digital était évident. Pour certaines même, c'en était l'impulsion de départ.

Netflix est une entreprise IT avec des produits films et séries; Spotify vend de la musique et du streaming. Amazon, connue pour être une entreprise de vente de livres par correspondance est devenue un mastodonte de la logistique, de la distribution et de la vente, le tout intrinsèquement lié à ses capacités informatiques, etc.

Une banque est donc une entreprise IT qui vend des produits bancaires; une compagnie d'assurance est une entreprise IT qui vend des produits d'assurance. Bien des services de l'État sont des organisations IT. Un syndicat est en train de devenir une organisation IT. Une mutuelle est une entreprise IT qui organise des services sociaux.

Ce n'est pas par hasard ! C'est parce que la dématérialisation a fait son chemin que nous en sommes là. C'est parce que les moyens de communication le permettent. C'est par la mobilité croissante que c'est possible. Pensons simplement qu'avant l'Internet et avant le téléphone, tout ceci n'aurait pas vu le jour. Tout cela est arrivé parce que le monde a pris un tournant digital.

Cette déclaration fracassante, Software Eats the World, induit une pression universelle : la volonté -- la nécessité presque -- d'ouvrir la porte au AAA (Anything, Anywhere, Anytime) : on veut pouvoir s'occuper d'un dossier de chez soi, un samedi soir ! La Covid-19 a de manière définitive imposé le télétravail. Ce n'est autre chose que du AAA, rendu possible grâce aux moyens de communication (la 4G, la 5G, la fibre, ...), grâce à Internet, grâce à des périphériques caméléon.

Pendant cette crise de la Covid-19, quelles sont les entreprises, et partant les femmes et les hommes, qui ont pu le mieux tirer leur épingle du jeu ? Celles qui avait la possibilité de compter sur le digital ET qui en avaient anticipé, peu ou prou, l'avènement, ou qui avaient simplement suivi, parfois à distance, le train du digital.

Bien sûr, il reste des biens et des services qu'il ne sera jamais possible de rendre digitaux : un menu 5 services par exemple, ou cet excellent vin italien ! Mais même si le service et/ou produit final ne peut être digitalisé, certaines choses peuvent l'être. Dans ma région, par exemple, une friterie a complètement digitalisé son circuit de commandes, et ce, bien avant la crise de la Covid-19. Il est inutile de dire qu'ils s'en sont mieux sortis que tous leurs concurrents dont ils ont d'ailleurs gagné la clientèle. Ce transfert, ce basculement n'aura pas d'effet réversible.

Software Eats the World! Ne serait-il d'ailleurs pas en train de grignoter le vôtre ? Sans vous en rendre compte, ne commencez-vous pas à basculer vers une entreprise IT ? Cela vaut la peine d'y réfléchir, et si la réponse est positive ... d'agir en conséquence !

Changement de monde

Nous ne sommes pas dans un monde qui change comme le dit le slogan d'une grande banque. Michel Serres disait que nous faisions face à un changement de monde.

Une entreprise n'est pas hors sol, elle est sur une terre, une terre qui appartient à un pays, un pays qui a ses règles et lois. C'est tout un écosystème, un milieu où se côtoient divers organismes qui tissent des réseaux complexes, qui luttent âprement pour leur droit à exister encore demain.

Si l'écosystème change, tous les organismes subissent la pression du changement, insignifiant pour les uns, fabuleux pour les autres. Chacun s'adapte, cherche de nouvelles positions de confort, forme de nouvelles alliances, entre dans de nouveaux conflits, crée de nouveaux échanges, consomme et produit différemment. De nouveaux liens de dépendance paraissent, d'autres flanchent, de nouveaux réseaux émergent, d'autres s'évanouissent.

Les luttes entre organismes sont nombreuses comme le sont les ententes : entreprises, groupes, États, individus, associations, … tout ce petit monde collabore et s'oppose à la fois. Quand l'écosystème change, c'est tout ce qui le compose qui est en crise . C'est un moment critique, un mot dont les racines étymologiques sont les mêmes.

Un changement de monde c'est un moment où les changements du monde ont convergé, où ils forment un précipité. Cela s'accompagne de deux particularités pressantes : une forme d'accélération soudaine et un caractère d'irréversibilité. Nous y sommes. Les uns auront vu cette tendance naître avec quelque avance sur les autres au travers d'une série d'événements qu'ils auront connectés avec discernement et acuité.

Un changement de monde, c'est œcuménique. Je ne peux absolument pas faire l'économie de cette notion parfaitement fondamentale car si on se focalise sur la seule transformation de l'entreprise, il me semble bien qu'on se trompe d'échelle. Les individus sont en crise, la société est en crise, les États sont en crise … c'est cela cette notion œcuménique : un caractère universel qui concerne l'ensemble des terres habitées. Dans des changements d'une telle ampleur, il faut trouver les femmes et les hommes capables d'inventer un nouvel astrolabe et de le manipuler avec intelligence et érudition.

Ce qui se passe donc dans le milieu se passe aussi dans chaque organisme qui le compose. Chaque organisme est un milieu en soi, un écosystème dans l'écosystème. Là aussi collaborations et luttes coexistent. Ne pas voir cette réalité, ou ne pas vouloir la voir, c'est obstruer son champ de vision, c'est se tromper d'emblée, c'est vouloir croire à une réalité extravagante, passée, révolue, c'est faire objet de caprice et d'aveuglement. Les faits doivent être examinés de la manière la plus brute possible pour pouvoir agir sur ceux qui ne nous paraissent pas propices et sur lesquels nous pouvons avoir quelque emprise.

L'action doit être tant tournée vers l'intérieur que vers l'extérieur dans les échanges avec le milieu. Il va falloir oser la métamorphose à l'intérieur et à l'extérieur, oser la transition, oser l'adaptation. Et il faudra que cet état de mouvement devienne perpétuel, un mouvement permanent !

Nous devons nous mettre en déséquilibre progressiste, un état où chaque position de déséquilibre est balancée par un déséquilibre suivant opposé résultant en un équilibre global qui nous permette d'avancer. Nous allons tous devoir devenir des équilibristes imprégnés d'un but plus lointain, le regard porté vers un horizon établi par nos objectifs tout comme le funambule qui doit s'interdire de regarder ses pieds sous peine de chuter.

Les changements dans les (éco)systèmes sont permanents, souvent lents. Leurs effets ne se font ressentir qu'avec inertie. En revanche, ce qui est annoncé désormais comme un changement de monde est un évènement proprement catastrophique caractérisé par deux propriétés : une accélération soudaine du phénomène et son irréversibilité. Nous allons voir ces deux attributs se manifester tant et plus, comme une véritable apocalypse (ἀποκάλυψις ― apokálupsis – action de révéler, dérivant de apokaluptein, découvrir ou dévoiler. Le mieux est de s'y préparer de manière sereine mais résolue.

Ce qui a provoqué ce changement…

Le changement affecte tout le monde, tout le système est secoué. Ce changement profond tire ses racines dans une conjonction de cinq éléments :

  1. L'émergence de la société du savoir (Knowledge Society, Knowledge Economy) et l'apparition d'une nouvelle catégorie de travailleurs : les Knowledge Workers,
  2. La formidable amélioration des capacités de communication, du filaire au haut débit, ainsi que développement exponentiel de la réseautique,
  3. La prodigieuse montée en puissance du matériel informatique, du simple desktop au serveur,
  4. La vertigineuse augmentation de la puissance de stockage, sa robustesse et sa fiabilité grandissante,
  5. L'apparition de périphériques caméléons mobiles.

Tout cela a contribué à enfler la capacité à digitaliser puis à … digitaliser/dématérialiser et à engranger des données qui ont pu se transformer en information et connaissance dans une forme de cercle vertueux : tout avancement a contribué à la prochaine avancée ouvrant de nouveaux champs de possibles.

Reconnaître ces cinq facteurs c'est leur prêter attention et admettre que toute variation les concernant aura d'inévitables conséquences. C'est également, au vu de leur généricité, convenir qu'ils n'affectent pas le seul monde de l'entreprise. C'est supposer que tout le système est impacté.

Le monde est impacté dans sa totalité

Le schéma qui précède vous donne des indications visuelles précieuses : le stockage, la société du savoir, la puissance des machines et des processeurs, les périphériques mobiles, la communication (antennes, fibre, satellites, …), la migration vers le Cloud, la réseautique, … tout cela influence tout l’écosystème : les « organismes » qui le composent et les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres.

Ce livre en devenir tourne autour de ces points d’attention ; il est articulé autour d’une approche en piliers, 5 piliers, qui tous répondent aux défis présentés ci-avant sans qu’il y ait de connexion 1 / 1 entre les 5 causes de la digitalisation et les piliers en question.

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